Radio Primitive

À l'antenne
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Radiobook durée : 49:44

Extraits – Chapitres XII, XIII, XVI

« Le thé », « Les loups » et « Les fruits confits » sont des chapitres des "Malheurs de Sophie".

La petite Sophie de notre histoire n’a que 4 ans. Elle est interprétée par mon fils Pol, qui a lui aussi 4 ans. Il prête sa voix à Sophie, mais aussi à Paul, Camille et Madeleine.

Le roman « Les malheurs de Sophie » fut publié en 1858.

La Comtesse de Ségur commença sa féconde carrière d’autrice pour enfants à l’âge de 55 ans.  Souvent décriée, du moins à l’époque contemporaine, pour les traitements parfois durs réservés aux petits héros de ces romans, il est bon de rappeler que la Comtesse de Ségur ne cesse, dans ses ouvrages, de condamner les violences éducatives (ce qui, dans le contexte de son époque, est en soi novateur).

Dans « Les malheurs de Sophie », Sophie, petit double de l'écrivaine, est une petite fille, frondeuse et quelque peu délaissée par les adultes qui l'entourent.

« « À présent, dit-elle, je vais faire du thé. »

Elle prit la théière, alla dans le jardin, cueillit quelques feuilles de trèfle, qu’elle mit dans la théière ; ensuite elle alla prendre de l’eau dans l’assiette où on en mettait pour le chien de sa maman, et elle versa cette eau dans la théière.

« Là ! voilà le thé, dit-elle d’un air enchanté ; à présent je vais faire la crème. » Elle alla prendre un morceau de blanc qui servait pour nettoyer l’argenterie ; elle en racla un peu avec son petit couteau, le versa dans le pot à crème, qu’elle remplit de l’eau du chien, mêla bien avec une petite cuiller, et, quand l’eau fut bien blanche, elle replaça le pot sur la table. Il ne lui restait plus que le sucrier à remplir ; elle reprit la craie à argenterie, en cassa de petits morceaux avec son couteau, remplit le sucrier, qu’elle posa sur la table, et regarda le tout d’un air enchanté.

« Là ! dit-elle en se frottant les mains, voilà un superbe thé ; j’espère que j’ai de l’esprit ! Je parie que Paul ni aucune de mes amies n’auraient eu une si bonne invention… »

Sophie attendit ses amies encore une demi-heure, mais elle ne s’ennuya pas ; elle était si contente de son thé, qu’elle ne voulait pas s’en éloigner ; elle se promenait autour de la table, le regardant d’un air joyeux, se frottait les mains et répétait :

« Dieu ! que j’ai de l’esprit ! que j’ai de l’esprit ! » Enfin Paul et les amies arrivèrent. »

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