Lisette Leigh – Elizabeth Gaskell
Nouvelle, partie 1/3
« Lisette Leigh » (« Lizzie Leigh ») est une nouvelle d’Elizabeth Gaskell publiée en 1855 (et en 1882 en France, chez Calmann Lévy, avec une traduction par Pauline de Witt).
Née en 1810 en Angleterre, Elizabeth Gaskell a écrit des romans qui dépeignaient particulièrement bien la société industrielle anglaise et le difficile sort des femmes ("Nord et Sud", "Femmes et filles").
Amie de Charles Dickens, elle publie de nombreuses nouvelles dans son journal "Household Words".
« Quand la mort entre dans une maison le jour de Noël, le contraste de ce qui est avec ce qui a été donne au chagrin une amertume nouvelle et ajoute à la désolation le sentiment d’un isolement plus complet. Jacques Leigh mourut au moment même où les cloches lointaines de l’église de Rochdale appelaient les fidèles au service du matin, le jour de Noël 1836. Quelques minutes avant sa mort, il ouvrit des yeux déjà voilés, et, par un mouvement presque imperceptible des lèvres, fit signe à sa femme qu’il avait quelque chose à dire. Elle se pencha vers lui et recueillit ces paroles entrecoupées : « Je lui pardonne, Anne ; que Dieu me pardonne ! »
— Oh ! mon trésor, mon bien-aimé, guéris-toi seulement et je te remercierai tous les jours de ce que tu viens de dire ! Que Dieu te bénisse du ciel pour ce que tu as dit ! Tu n’es pas si agité, peut-être que… oh ! mon Dieu !
Il était mort pendant qu’elle parlait. »